Travail réalisé avant le début de la guerre en Ukraine
Intervenants :
- Madame Fabienne Keller, députée européenne.
- Monsieur Bernard Guetta, député européen.
Modérateur : Pascal Orcier, géographe.
Travail réalisé avant le début de la guerre en Ukraine
Intervenants :
Modérateur : Pascal Orcier, géographe.
Après la chute de l’Union soviétique, l’Europe orientale a expérimenté de nombreux changements politiques et économiques. Afin de coopérer mieux avec l’Union européenne, certaines anciennes républiques soviétiques ont adhéré au Partenariat oriental de l’UE. Les unes se sont démocratisées et orientées vers l’Occident, d’autres, comme la Biélorussie, sont restées autoritaires et proches de la Fédération de Russie. En effet, 50% des échanges économiques de la Biélorussie sont tournés vers la Russie. Quoique les relations entre Minsk et Moscou soient chaleureuses, ce n’est pas le cas quand il s’agit des autres pays voisins de la Biélorussie. D’un côté, les membres de l’opposition se sont exilés à Varsovie, à Vilnius et à Kiev à cause du régime autoritaire. D’un autre côté, le gouvernement de Loukachenko est à l’origine d’une crise, en payant les migrants pour traverser la frontière polonaise. Cela a entraîné la construction d’une barrière entre la Pologne et la Biélorussie.
L’Ukraine a des relations difficiles avec la Russie depuis longtemps. On sait qu’elle est, toutefois, dépendante de Russie à cause de l’approvisionnement en gaz et alors le gouvernement essaye de n’être pas si militairement agressif que l’est la Russie.
Le bloc soviétique et l’URSS ont éclaté de façon violente, à la surprise générale. De ce fait, rien n’a été prévu pour réorganiser cet espace. Aujourd’hui, les États baltes ont rejoint l’UE et l’OTAN et les tensions se sont aggravées dans l’ensemble de la région car il n’y a pas eu d’accord négocié sur le statut et les limites du continent. D’un côté, la Russie se plaint que l’OTAN et l’UE soient arrivés à ses frontières ; d’un autre côté, des États dénoncent l’agressivité de Poutine et réaffirment la nécessité d’être dans l’UE et dans l’OTAN pour être protégés. Les intervenants en ont tiré deux réflexions au sujet de la crise actuelle : d’une part, Poutine a échoué à vouloir reconstituer par la force et la contrainte une sphère russe dans son voisinage ; d’autre part, Poutine est en train d’enfermer la Russie dans un tête-à-tête avec la Chine comme allié, ce qui est contraire à la géopolitique et à l’histoire russe et donne une relation économiquement très déséquilibrée.
Un nouvel élargissement vers l’Est pose plusieurs problèmes. Tout d’abord, celui de notre relation à la Russie, qui y serait hostile et qui dispose de moyens considérables pour contrer ces projets. D’autre part, on peut se demander si l’UE est prête pour cet élargissement. Or, plus on laisse des États dans une antichambre avant l’adhésion, plus ces États peuvent être déstabilisés par des forces hostiles à leur adhésion (Turquie, Russie). Par ailleurs, un nouvel élargissement renforcerait les difficultés de gouvernance actuelles.
Actuellement, des accords d’association comme le partenariat oriental engagé depuis 2009 contribuent à la stabilité du continent. Néanmoins, le développement des partenariats reste très insuffisant en raison des tensions avec la Russie qu’ils peuvent entraîner. Les intervenants ont préconisé des accords garantissant la sécurité et l’intangibilité des frontières mais aussi le développement scientifique, culturel, économique de tous les pays du continent.
En outre, il est difficile d’arriver à des accords de coopération avec la Russie. Pour autant, il existe une relation privilégiée entre l’Allemagne et la Russie pour des raisons économiques, notamment dans le domaine énergétique.
Concernant l’Ukraine, elle évolue vers des standards politiques et économiques européens, même s’il existe toujours une importante différence en termes de niveau de vie. Il y a eu des progrès spectaculaires comme pour tout l’ancien bloc de l’Est. D’un point de vue politique, elle est un pays « neuf » dont l’indépendance est récente. Il y a eu une amélioration de la liberté de la presse et de l’opinion, les pouvoirs de la Rada, l’assemblée nationale, ont été renforcés, ce qui rapproche le pays de ce qu’a pu être la IVe République en France.