Intervenante : Madame Sylvie GUILLAUME, Députée européenne.
Modératrice : Mathilde GOUTORBE, stagiaire PFUE et international à la DGESCO du MENJS
Intervenante : Madame Sylvie GUILLAUME, Députée européenne.
Modératrice : Mathilde GOUTORBE, stagiaire PFUE et international à la DGESCO du MENJS
Les frontières de l’Union européenne sont très diverses et ont des particularités différentes. Dans un sens, il existe deux entités européennes : l’espace Schengen et l’Union européenne dont les frontières sont l’objet de contrôles. En outre, les contrôles aux frontières internes de l’espace Schengen n’existent pas ce qui permet aux citoyens de l’UE d’y circuler librement.
Concernant les frontières externes, nous pouvons observer une évolution en ce qui concerne les contrôles. Afin d’assurer le contrôle aux frontières l’Union européenne a externalisé son activité en créant l’agence Frontex. En tant qu’agence de l’UE, Frontex est financée par le budget de l’UE et par les contributions des pays associés à Schengen. L’UE a aussi adopté diverses règles et cadres pour la gestion des flux migratoires légaux. Afin de limiter les migrations illégales qui mettent en péril la vie des migrants, il serait également intéressant d’accroitre les voies légales de migration. D’autre part, en cas de nouvelle crise migratoire, comme en 2015, les pays de l’Union européenne doivent agir d’une part avec solidarité et d’autre part en développant des politiques d’asile et d’intégration efficaces. En effet, il est important de souligner que le processus d’intégration des immigrés comprend 5 dimensions principales : l’intégration économique, mais aussi résidentielle, sociale, linguistique et culturelle. En outre, il existe également des organisations qui aident les migrants dans l’UE. D’autre part, afin de limiter les migrations il est possible d’agir directement dans les pays qui sont touchés par les départs notamment grâce à des politiques d’aide au développement de l’Union européenne. Ainsi, l’UE veut par le projet Global Gateway aider les pays moins développer du monde à créer une meilleure vie pour ses habitants et a pour objectif de combattre la pauvreté. Ce plan d’investissement a comme budget une somme de 300 milliards d’euros sur une période de 6 ans (2021-2027). Néanmoins, les politiques d’aide au développement doivent être pensées sur un pied d’égalité pour éviter qu’un pays reste dépendant des aides étrangères.
Le régime d’asile commun européen a été bousculé à plusieurs prises et des tentatives de modification ont été importantes. L’asile commun est le fait avoir les mêmes règles dans tous les pays de l’Union, mais cela reste un principe théorique car en partie cela n’est pas le cas. Dès lors, l’idée serait de rapprocher les systèmes nationaux d’asile. Dans ce sens, des tentatives de réformes successives ont eu lieu mais sans succès. En 2015 lors de la crise humanitaire, plusieurs tentatives de réformes sont soldées par des échecs. Plus récemment, le pacte sur l’asile et la migration présenté en 2020 par la CE est bloqué : les textes ne sont pas votés au sein du parlement.
Un autre blocage réside également dans le fait que la Commission prend les mêmes sujets et y apporte les mêmes solutions en ne comprenant pas que ce ne sont pas des mauvaises solutions. En effet, le fait d’externaliser les politiques de migrations ne fonctionne pas. En outre, le deuxième reflexe de la Commission et du conseil, qui est le recours à la détention et la rétention, ne fonctionne pas non plus. Enfin, le troisième reflexe qui est d’insister sur la politique des retours n’est pas non plus une solution.
Dès lors, il s’agit d’une pente inquiétante qui méconnait la politique solidaire. On a pu l’observer les semaines passées lorsqu’il y a eu des restrictions en matière de politique et d’asiles. Lorsque des dirigeants de Biélorussie sont aller chercher des personnes de pays tiers en avion en les promettant que quand ils seront à la frontière ils pourront passer dans l’UE. Il s’agit d’une traite des humaines et l’UE a réagi de manière critiquable au sens où il y a de plus en plus de restrictions et de refoulements et quelque fois des actions de violences y compris sur les enfants.